Le Projet de Loi de Finances (PLF) pour 2025, présenté le 10 octobre 2024, met en avant des réformes fiscales pour les particuliers et les entreprises. Rejeté en première lecture à l'Assemblée nationale le 12 novembre, le texte transmis au Sénat reprend la version initiale proposée par le gouvernement.
Voici un rappel des principales mesures, enrichi par les analyses complémentaires.
Article 2
Comme chaque année, le barème de l'impôt sur le revenu (IR) et les grilles de taux du prélèvement à la source (PAS) sont indexés sur l'inflation (prévision de 2 % pour 2024). Cela concerne :
Commentaire :
Cette revalorisation est une mesure technique récurrente, mais elle pourrait ne pas compenser entièrement les effets de l'inflation réelle sur les revenus des contribuables.
Article 3
Cette contribution temporaire vise les foyers fiscaux avec des revenus supérieurs à :
Elle garantit un taux d'imposition minimal de 20 % sur le revenu fiscal de référence ajusté (RFR ajusté). Ce mécanisme prend en compte :
Commentaire :
Bien que transitoire (2024-2026), cette mesure pourrait être pérennisée au Sénat. Des débats porteront sur son impact économique et sa portée symbolique dans le cadre du redressement des finances publiques.
Article 24
Le calcul de la plus-value en cas de cession d’un bien loué en LMNP intègrera les amortissements déduits, augmentant la base imposable. Les amortissements pour travaux (construction, amélioration, etc.) restent exclus de cette mesure.
Commentaire :
Cette réforme vise à limiter les distorsions fiscales entre les locations meublées et les régimes d’imposition traditionnels. Des parlementaires ont proposé d’étendre cette réforme aux LMP, ce qui pourrait réapparaître au Sénat.
Article 23
Le texte prévoit que les personnes répondant aux critères de domiciliation fiscale en France (article 4 B du CGI) ne sont pas considérées comme fiscalement domiciliées en France si elles sont résidentes d'un autre État en vertu d'une convention fiscale. Cette disposition clarifie une divergence entre l’administration fiscale et le Conseil d’État.
Commentaire :
Cette mesure sécurise la position administrative, mais son application rétroactive pourrait être critiquée.
Amendement n°I-CF1813 (annulé avec le rejet du volet recettes)
Cet amendement proposait d’ajuster le calcul de la plus-value imposable pour les titres ayant bénéficié du pacte Dutreil. L’objectif était de prendre en compte l’exonération partielle de 75 % appliquée lors de la transmission initiale, afin de rendre le traitement fiscal plus équitable.
Commentaire : Bien que retirée, cette proposition pourrait réapparaître au Sénat ou en seconde lecture, compte tenu de son objectif d’équité fiscale.
Amendement n°I-CF1806 (annulé avec le rejet du volet recettes)
Cet amendement visait à augmenter la part de l’impôt sur le revenu dans le PFU de 12,8 % à 15,8 %, faisant passer le taux global de 30 % à 33 %.
Commentaire : Cette mesure, si elle revenait dans les débats, alourdirait la fiscalité des revenus du patrimoine, ce qui pourrait poser des enjeux d’attractivité fiscale.
Amendement n°I-CF1814 (annulé avec le rejet du volet recettes)
L’amendement proposait de remplacer les abattements actuels pour durée de détention par un abattement équivalent à l’indexation de la valeur d’acquisition en fonction de l’inflation, avec application d’un PFU de 30 %.
Commentaire : Cette réforme, bien que plus simple dans son application, aurait alourdi la fiscalité immobilière pour certains propriétaires, suscitant des débats sur l’équité et les impacts sur le marché immobilier.
Article 15
La suppression progressive de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), initialement prévue pour 2025, est repoussée à 2030. Les taux actuels seront maintenus jusqu’en 2027.
Commentaire :
Cette décision préservera les recettes fiscales des collectivités locales, mais alourdit les charges des entreprises. Les débats porteront sur la répartition des efforts fiscaux entre collectivités et entreprises.
Article 27
Le texte réintègre des communes dans le dispositif "France Ruralités Revitalisation" (FRR) et proroge jusqu’en 2027 les exonérations fiscales dans les bassins d’emploi à redynamiser (BER).
Commentaire :
Ces ajustements visent à corriger les inégalités territoriales générées par les réformes de 2024.
Article 13
Le texte initial prévoit :
Commentaire :
Ces ajustements visent à sécuriser le dispositif tout en luttant contre les abus. Certains amendements parlementaires envisageaient une réduction de l’exonération de 75 %, mais cette proposition ne figure pas dans le texte initial.
Le texte transmis au Sénat reflète la volonté initiale du gouvernement de renforcer la fiscalité sur les hauts revenus et les niches fiscales tout en soutenant les territoires et les secteurs stratégiques. Les débats au Sénat pourraient cependant ajuster certaines mesures, notamment celles jugées trop restrictives par les entreprises ou les collectivités.
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